Non aux enquêtes de satisfaction à destination des parents sur la mise en place du « service d’école à distance » ! – Les enseignants indignés !

Des inspecteurs de circonscription marnais ont jugé utile de s’adresser aux parents en mettant en ligne un questionnaire mêlant choix multiples et espaces de « réponse libre ». L’objectif « annoncé » dans le mail intégrant le lien vers le sondage en question est le suivant « nous améliorer pour aider chaque enfant à progresser dans toutes les situations que l’avenir nous réserve ». 

Dans ce même mail, nous pouvons constater la présence de cette phrase notamment : « Vous pouvez également vous exprimer plus longuement en nous apportant tout élément que vous penserez utile à partager (anecdotes, remarques, propositions,… sous la forme que vous souhaitez (courriel, enregistrement audio, vidéo) directement à l’adresse électronique du secrétariat de l’inspection …@ac-reims.fr) »

Sous couvert « d’améliorer le service », c’est l’ouverture à toutes les dérives !

En appelant directement les parents à partager leurs avis sur le travail effectué par les enseignants sur la boîte mail de l’inspection ou encore dans les espaces d’expression libre à l’intérieur même du sondage, les parents sont invités à juger notre travail et à fournir des écrits sur celui-ci. Ce sondage inquiète les collègues qui l’ont vu, et à juste titre !!!

Devrons-nous nous justifier de ne pas avoir eu les moyens ?

Dans le contexte du covid-19 et du confinement, les enseignants ont fait classe avec leurs moyens et au mieux : téléphones personnels, ordinateurs personnels, connexion internet personnelle… Nous n’éviterons pas les remarques « dans la classe des ce1 il y a eu des classes-visio tous les jours, alors que dans la classe des cm1, il n’y en a pas eu ! » Les enseignants auront donc à s’expliquer sur ce sujet ? et donc justifier qu’ils bénéficiaient ou pas d’une connexion permettant de faire ou de ne pas faire ce genre d’activités ? 

Nous pouvons aussi nous attendre à ce genre de remarques : «  la maîtresse n’a pas donné du travail tous les jours, parfois celui-ci arrivait tard dans la matinée, voire en début d’après-midi… ». Dans la réalité, les enseignants ont aussi été mobilisés pour l’accueil des enfants des soignants… Là encore, les enseignants devront se justifier de ne pas avoir pu être au four et au moulin ? 

Ce ne sont que deux exemples parmi tant d’autres possibles…

Nous rappelons que la FNEC-FP-FO et le SNUDI-FO n’ont eu de cesse que de réclamer le respect des dispositions règlementaires liées au télétravail, fixées dans le décret 2016-151 et dans l’arrêté du 6 avril 2018.

Devrons-nous porter la responsabilité des décisions du gouvernement et de l’impréparation du ministre ?

Nous rappelons aussi que, malgré ce que soutenait le ministre BLANQUER en disant au début du confinement qu’« Un dispositif d’enseignement à distance est prêt », dans la réalité les personnels ont pu constater l’impréparation la plus totale avec des plateformes qui ne supportaient pas l’utilisation massive liée au moment, sans oublier les informations données venant contredire ce qui était dit la veille. 

N’oublions pas non plus que les enseignants apprenaient les directives en regardant les prestations télévisées du ministre en même temps que le grand public… méthode qui ne pouvait qu’aboutir sur des situations stressantes à gérer et/ou sur des scénarios improvisés… La « gestion » du ministre de cette période du confinement a demandé aux collègues la plus grande capacité d’adaptation ! Rappelons aussi que ce que disait le ministre BLANQUER était très souvent contredit par le président ou le premier ministre juste après. 

Le SNUDI-FO 51 revendique :

  • le respect de nos statuts : seuls les inspecteurs , nos seuls supérieurs hiérarchiques, peuvent juger de notre travail ! Les parents n’ont pas à nous évaluer.
  • L’arrêt de toutes formes de pression et d’injonctions envers les personnels dans le cadre de la « continuité pédagogique » et le respect de la réglementation sur le télétravail
  • L’abandon des bilans liés au contexte particulier de la continuité pédagogique : les personnels ont fait au mieux et avec leurs moyens à disposition. Des évaluations sont hors de propos.
  • Une indemnisation pour les frais engagés par les enseignants dans le cadre de la continuité pédagogique (forfaits téléphoniques, internet, cartouches d’encre…)

Châlons-en-Champagne, le 26 mai 2020