Vademecum sur la laïcité :

le ministère doit prendre ses responsabilités

Le ministre de l’Education nationale vient de s’adresser aux enseignants pour les informer de la publication d’un formulaire de saisine et d’un vademecum. Ces documents sont mis à la disposition des personnels pour les aider à traiter des atteintes au principe de laïcité et obtenir le cas échéant l’aide d’une équipe rectorale « laïcité et faits religieux » .

Pour la FNEC FP‐FO, cette procédure pose un problème majeur de responsabilités, la route vers l’enfer pouvant être pavée de bonnes intentions.

Tout d’abord, la constitution « d’équipes mobiles laïcité » ne peut qu’aboutir à une approche et un traitement différenciés et donc différents de l’application de la loi de 1905 suivant les régions et suivant les établissements, notamment en fonction du poids des lobbies locaux.

Mais plus grave encore, le dispositif ministériel repose sur la notion de conseil aux enseignants. Ainsi il les place en fait, en position de décideurs lorsqu’ils sont confrontés à des problèmes d’atteinte à la laïcité, ce qui ne peut que les exposer un peu plus.

Pour la FNEC FP‐FO, c’est au ministère qu’il revient d’assumer cette responsabilité. Cela suppose que l’on revienne à une stricte application de la loi de 1905.

Or, force est de constater que le gouvernement actuel emprunte un chemin opposé. Ainsi en préconisant la scolarisation obligatoire des élèves dès l’âge de 3 ans, le gouvernement est en train d’organiser un dispositif pour contraindre les municipalités à verser plus de fonds publics aux écoles privées dans le cadre de l’application des lois Debré‐Guermeur.

Dans ces conditions, et parce que la loi de 1905 écarte le fait religieux du fonctionnement de l’école publique et constitue la meilleure protection pour les personnels eux même, la FNEC FP‐FO s’oppose à toute tentative de contournement ou d’abandon de la loi de 1905. Elle demande au ministre d’exercer pleinement sa responsabilité de garant de la loi, ce qui suppose le maintien du cadre national.